Tour des Flandres
18 – 09 – 2021
Enfin le soulagement ! Je vais pouvoir m’attaquer à mon deuxième Monument.
Après 2 reports pour cause de Covid 19 et une incertitude pour ce mois de septembre, nous prenons la route avec Jean Charles et Daniel le vendredi matin direction Oudenaard en Belgique. La route se passe bien et les 6h30 de trajet annoncé se font toutes seules.
Nous arrivons au village étape en fin d’après-midi pour récupérer les dossards, lumières, parcours et autres papiers concernant l’organisation.
Mes camarades se sont eux inscrit sur le 136kms et je suis donc seul pour m’attaquer aux 217kms, mais cela ne me dérange pas le moins du monde étant habitué aux longues sorties en solitaire.
La soirée est consacrée aux préparatifs de la tenue, du vélo et des collations.
Plaque de cadre fixée, éclairage positionné, récap du circuit scotché sur le cadre, gourdes remplies et sacoches accrochées : il est temps de passer à table. Riz, steak et Rozana (eau gazeuse) voilà de quoi se compose le dîner de la veille. Il est temps de passer au lit et de soigner les bobos avant de fermer les yeux.
Le dos est douloureux depuis 2 jours, une pointe musculaire se fait sentir dans la fesse gauche et pour ne rien arranger les crampes d’estomac viennent se joindre à la fête.
Massage, anti-inflammatoire, et étirement sont les maîtres-mots de la soirée.
21h30 : Il est temps d’éteindre la lumière et de faire dormir les yeux.
3h30 : Le réveil sonne : Ça y est, on y est ! Le moment tant attendu est bel et bien là. J’enfile mes vêtements, passe de la crème sur mes petites fesses et je descends prendre le petit déjeuner. Comme la veille, celui-ci sera constitué de riz et d’un steak. Brossage de dents, pommade sur le dos, un cachet et c’est parti pour se rendre au départ de la navette.
5h00 : J’arrive au rendez-vous et nous sommes une bonne soixantaine à attendre les bus. Il fait doux, environ 12°, et on charge nos vélos dans des remorques au top ! Pas de risque de chocs ou de rayures : ils sont fort ces Belges… rigolos aussi lol !
5h30 : Départ pour Anvers avec 15 min de retard. J’en profite pour finir ma nuit dans le bus et la climatisation est vraiment réglée basse car les frissons me réveillent.
6h50 : Nous arrivons sur un parking à proximité du départ. Je récupère mon vélo, trouve un petit fourré pour évacuer la pression et je me rends au départ. Ce dernier s’effectue entre 7h00 et 8h00, il n’y a pas de départ par sas comme pour l’Étape du Tour. Je regarde autour de moi et pas de gros groupe en vue afin de sucer quelques roues.
7h15 : Aller tant pis ! Je pars seul. Les rues d’Anvers se traversent bien car la Police veille et nous fait la circulation.
Malgré un circuit sur routes ouvertes, la Police est présente à chaque carrefour ou portions dangereuses pour nous laisser la priorité, c’est très appréciable.
Les automobilistes sont patients et conciliants par rapport à chez nous, ça fait bizarre… Enfin mis à part « UN » Belge qui a ouvert sa fenêtre pour m’engueuler (il n’y a pas d’autre mot) pour me dire, je cite : « Putain tu peux pas prendre la voie cyclable qui est juste là du con ». Il n’avait pas tort, je ne l’avais pas vu et surtout pas prise. Je lui répondis alors très poliment : « Non j’peux pas, j’suis un enculé d’français » … Ça s’est fait.
Je pédale bien en ce début de matinée, les 45 premières minutes se font seules et le compteur affiche 32 de moyenne.
La météo est bonne, le ciel est légèrement voilé et la température affiche 14°. Je m’alimente convenablement et grignote des gâteaux qui vont bien.
Je me fais dépasser par un peloton de 40 unités et ça roule plutôt fort. Incroyable !!! Y a 3 grisonnants qui tournent devant, sûrement des copains de Bernard la Souris lol. Je quitterai le groupe car les routes étroites et en agglomération, me feront prendre la sage décision de ne pas risquer la chute.
Je continue seul et forme un petit groupe ou j’ouvre la marche : pas beaucoup de candidat à mettre le nez à la fenêtre et quand tu te retournes, les gars regardent leur bidon lol. Bref ! on est venu là pour s’amuser et battre du pavé.
La première portion de pavée arrivera au bout de 104kms… Enfin le juge de paix : qu’est-ce que ça fait ??? Et bien ça secoue lol. La première portion est courte, moins de 500m, mais déjà avec un max à 14%. La deuxième portion est plus compliquée car elle est en descente et ça secoue vraiment très fort et il faut s’agripper au guidon. Le premier bilan me fait dire que le choix de rester en section de 25, gonflé à 6,5/7bars, n’est pas la meilleure idée : ça le fait quand même mais celui ou celle qui aime le confort pur, optera pour le 30, le 28 étant le bon compromis perf/confort. Qu’à cela ne tienne, je ne vais pas changer maintenant, je le savais et puis je m’arrangerai avec mon t… du c… plus tard lol.
Le premier ravitaillement arrivera à 108kms, j’avais fait l’impasse sur les deux premiers car mon alimentation était bonne, les gourdes convenables (2 x 750ml) et le dénivelé n’affichait que 300m de D+. Clémentine et gaufre feront mon bonheur, je glisse une pastille de sel dans chaque gourde, le plein d’eau et « feu » s’est reparti pour les Monts Flandriens.
Tout le dénivelé sera concentré sur ces 120 derniers kms et c’est le pied.
On enchaîne les Monts pavés de renom, des portions roulantes bien bosselées et de belles montées dans des forêts ; c’est vraiment très sympa et j’apprécie d’être là. Certaines personnes sont là, sur les bords des routes, seul ou en famille, à nous encourager en applaudissant, avec de la musique. Le jour de la course des pros, ce doit être quelque chose de magnifique à vivre, autant que sur Lièges-Bastogne-Lièges je pense...
Il ne reste plus que 18kms, Le Kwarmont est passé, pas le temps de m’arrêter boire une bière (pour ceux qui la connaissent) et les jambes sont bonnes, le moral aussi, pas de soucis mécaniques ou bien de crevaison à déplorer : ça sent bon !
Ça y est on arrive enfin à la dernière difficulté et pas des moindres : Le Paterberg avec ses 360m pavés, ses 12,9% de moyenne, mais surtout son passage à 21% !!! Quand on se trouve devant la difficulté, visuellement c’est impressionnant. C’est parti pour l’ascension, les premiers mètres se font bien, il faut slalomer avec les concurrents qui vacillent, 12%, 14%, j’ai mis « tout à droite », le 35x28 (SRAM) est en route, il faut garder sa ligne en évitant ceux qui mettent le pied à terre et c’est parti : ça pousse, ça tire, le corps est penché sur le cintre, les mains en haut du guidon……et ça passe.
Je passe le sommet, un petit cri de satisfaction et je relance à bloque afin de voir ce que cela fait quand les pros le font à la télé lol.
La descente de 500m et c’est parti pour les 12 derniers kilomètres de cette aventure Flandrienne.
Un gars me double, puis deux, puis trois et c’est parti pour les rotations à plus de 40kms sur du plat, il reste 5kms et je ramasse tout ce que je peux, la tête, les épaules, les oreilles, tout !!! ça pique, ça brûle et un des gars finira par prendre un relai en solo et nous emmènera jusqu’au bout.
La rue est pleine de spectateurs, de cyclistes et je passe l’arche avec un large sourire : Je viens d’accomplir mon deuxième Monument.
De supers souvenirs dans la tête, un temps magnifique, une température douce et une bière (Kwarmont) pour apprécier avec les copains à l’arrivée : What else…une fois !
Dimanche matin. Voilà, il est temps de rentrer, mais nous décidons de faire une petite boucle du côté des pavés du Nord.
Jean Charles nous a préparé un circuit de 20kms dont 7kms de secteurs pavés.
Nous nous élançons sur le premier secteur et là rien à voir avec les pavés Flandriens ; ceux-là sont complètement affreux !!! ça tabasse fort et le vélo craque de partout, pas la peine de regarder le compteur, on ne distingue rien.
Une crevaison (et oui quand même lol) et on entame le carrefour de l’Arbre, tambour battant à 30km/h pendant que les pros sont entre 40 et 45km/h…on rentrera à la voiture bien secoués.
Nous avons bien fait de tester ces pavés du Nord pour nous rendre compte que Paris-Roubaix, et ses 55kms de secteurs pavés, ne seront pas de tout repos.
Il va falloir bien choisir son vélo et ses pneumatiques. Je pense que j’opterai pour le vélo de cyclo-cross et des pneus de 30 ou 32 en tubeless.
Il ne faudra pas négliger la crème anti-frottement sur le cuissard et ses coutures, mais également sur les mains pour les frottements des gants et le cintre. Ah oui… Une préparation de gainage ne sera pas du luxe non plus.
Je vous donne donc rendez-vous l’année prochaine pour en découdre avec « L’Enfer du Nord ».
Johan
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