Les "flèches" à Bernard 2.

Un peu de lecture pour les vacances... suite...

 "Nort-sur-Erdre - Brest et retour"...

La solitude çà n’existe pas.

Après le périple  très  humide des flèches normandes réalisé fin mai en duo avec mon compagnon de route habituel Bernard Fermeaux, je m’élance seul ce 21  juillet vers Brest via Saint Méen le Grand sous la canicule annoncée. Heureusement hormis ce lundi très chaud  les jours suivants seront plus cléments avec des chaleurs supportables.  Rien à voir avec la chape de plomb qui nous avait assommés en juillet 2003 sur les 980 km du  difficile parcours de la flèche  de France Paris Nice.

Partir seul 4 jours sur les routes peut paraître incongru pour certains. Bien sûr rouler  à deux ou en groupe est plus sécurisant dans le flot de  la circulation routière ou en cas d’incident mécanique, surtout pour le piètre mécano que je suis.  A deux  il est souhaitable d’être de même force et d’entrainement équivalent pour profiter pleinement de l’association. Outre le côté sportif et convivial l’aspect financier n’est pas négligeable quant il s’agit de partager les frais d’hébergement sur plusieurs jours.  Hélas, Bernard réside en Savoie et ne peut répondre présent à chaque expédition.  Des « coureurs » que je côtoie régulièrement dans la périphérie de Nort sur Erdre aucun  n’est cyclotouriste dans l’esprit et encore moins adepte des longues distances. 

La solitude qui est définie comme  l'état, ponctuel ou durable, d'un individu seul qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui n’a évidement  pas le même sens selon qu'elle est choisie ou bien subie. Je pense que cycler seul a aussi son attrait.car personnellement je ne ressens pas d’impression d’abandon. Bien au contraire car par la pensée je suis toujours avec les miens, mes amis, à évoquer mes souvenirs de randonnées ou autres sujets personnels. J’ai le sentiment d’être toujours à la quête de rencontres que ce soient avec la nature, la faune ou l’humanité. Il suffit d’avoir les sens à l’écoute pour se rendre compte que l’on n’est pas seul. Voyez ce renard qui traverse négligemment la route avant d’apercevoir votre présence et de s’enfuir la queue en panache dans un fourré. Apercevez cette biche inconsciente du danger qui surgit du bois pour d’un bond gracieux se réfugier et disparaître dans un champ de maïs en face. Que dire des tourterelles et autres volatiles qui semblent vous narguer en prenant leur envol juste devant votre roue. Il me plait également d’apprécier le spectacle des éoliennes qui faute de vent suffisant balancent si faiblement leurs pales qu’elles semblent anéanties de chaleur.  Et puis il y a les bruits. Le guidon qui grince, les cales qui couinent, la selle qui craque, et tout çà disparaît quand survient le mal aux fesses, pour revenir plus tard quand la douleur est oubliée. Vous êtes aux aguets quand vous entendez  derrière vous le ronflement du moteur de la voiture ou du camion  qui rétrograde pour ralentir, s’écarter afin de vous doubler sans  risquer de vous emporter sur le capot dans un accès d’affection. Félicitations aux automobilistes des départements traversés pour leur respect du cycliste avec une mention pour les 56.

Le parcours : Nort sur Erdre/Brest et retour en 4 étapes.

Lundi : 182 km. Temps très chaud toute la journée. Départ 7h15 de Nort sur Erdre pour rejoindre  Uzel via Saint Méen le Grand pour retrouver le parcours de la flèche. Arrivée 17h15

Mardi Uzel/Brest/Plougastel-Daoulas 168 km départ 7h 45, sous le crachin breton durant 2 km, juste pour faire peur. A l’arrivée magnifique spectacle  que la plage de Moulin Blanc sous un chaud soleil. J’aurais bien aimé me joindre aux centaines de vacanciers  qui s’adonnaient aux joies de la baignade. Arrivée hôtel 17h30. Mercredi : Plougastel-Daoulas/ Ploermel 190 km. Comme la veille et pour ne pas faire mentir les prévisions des météorologues et la réputation de Brest je quitte l’hôtel à 7h 45 sous une petite averse qui cessera 5 km plus loin. Pas le temps d’être mouillé. J’avais prévu un arrêt à Pontivy au bout de 140 km mais vu mon allure j’envisage une arrivée pour 16h. Trop tôt pour une halte. J’annule ma réservation. « Comme la solitude n’existe pas » grâce ou à cause des portables je joins mon épouse pour qu’elle réserve un hôtel à Ploërmel où j’arrive à 18 h15.

Jeudi  113 km. A 6h quand j’ouvre les rideaux, Ploërmel est sous un déluge. Après un bon petit déjeuner à 7h15 craintif sous mon imper je prends la route. Difficilement croyable, à la sortie de la ville il ne pleut plus.

Rencontre. J’arrive à Guer vers 8h30 et je me dirige  vers un groupe de cyclos qui s’apprêtent au départ. En 2008 sur le « Tour cyclo » j’ai sympathisé et roulé  avec 2 gars de ce club. - Bonjour les amis vous connaissez Maurice et Jean–Claude ? Maurice est dans le groupe. Joie de se retrouver fortuitement. Du coup ils modifient leur programme et m’accompagnent durant 50 km. Retour à Nort à 12h30.

Le parcours.   Fort de mes 7 précédents contrôles à Brest (5 randonneurs, 1 Audax, 1 flèche de France) je savais que je m’engageais sur un parcours truffé de difficultés. Je n’ai pas été déçu principalement là où je le redoutais le plus, sur les hauteurs de Loudéac. Avec une randonneuse lourde de 20 kilos c’est une autre forme de pratique. Comme je le disais plus haut et comme le confirme ce proverbe Kurde  «La solitude est le nid des pensées». Je dois humblement avouer qu’à la sortie de Huelgoat sur la route de Brennilis j’ai maudit cet organisateur qui a déniché « cette première petite route tout de suite à gauche » !

Sans rancune et merci pour vos beaux circuits

Voilà 653 km de plus au compteur et une flèche de l’Ouest au palmarès. L’année prochaine avec la participation espérée de Bernard  je conclurai  la série avec Vimoutiers, Alençon, Le Mans et Tour. Encore un beau périple avec liaison entre les villes.

Fait à Nort le 27 juillet 2013

Bernard Dauger  fléchard N° 1789

Cyclo club Croissy sur seine.

Après tout ça, un petit décrassage avec la tenue touchoise !

... à suivre peut-être (espérons-le) avec la prochaine "flèche" ?...